A New Twist on CLTS in Benin

In an interview with WASHplus’s Sarah Fry, WASHplus Benin Country Coordinator Armand Aguidi reflects on the first triggering of the projects’ peri-urban CLTS activity on May 13.

  1. Qu’est-ce qui s’est passe aujourd’hui sur le terrain? 

Aujourd’hui nous avons eu droit à la séance de déclenchement dans le cadre de l’expérimentation de l’ATPC dans nos quartiers périurbains que sont Enagnon et Agbato. La séance d’aujourd’hui a eu lieu à Agbato. Ce déclenchement a été précédé d’une longue préparation qui a permis aux acteurs locaux comme les chefs quartiers et les conseillers de se retrouver face à la réalité de la mauvaise gestion de l’assainissement dans ce quartier.

De façon précise ce qui s’est passée aujourd’hui est l’étape ultime de l’ATPC. Les populations ont été rassemblées sur un espace vide de leur quartier et deux animateurs dont l’un de la Coordination Hygiène et Assainissement de la Direction Départementale de la Santé (DDS) et le second d’une des ONG ayant mis en œuvre l’ATPC dans le département du Zou les ont entretenus. Apres l’établissement de la cartographie du quartier, les étapes comme les voies de contamination fécale et le calcul de la dépense sanitaire liée aux maladies d’origine fécale ont été examinées.

  1. Quels résultats ont été atteints après ce déroulement de l’ATPC?

Les personnes présentes ont été très sensibles à la question de la contamination par les fèces. A la fin un comité de suivi a été mis en place pour suivre les engagements pris en termes de destruction de points d’insalubrité et de sensibilisation du reste de la population pour mettre fin à la défécation à l’air libre.

  1. Quels ont été les signes/réactions de déclenchement observées auprès des participants? Est-ce qu’ils ont pris une décision immédiate d’arrêter la DAL?

Les réactions n’ont pas été aussi claires. On a senti le dégoût mais personne ne voulait dire clairement qu’il pratiquait la défécation à l’air libre (DAL) et qu’il va l’arrêter. Mais chacun se cachait derrière l’autre sachant que la DAL est interdite; personne ne voulait se rendre coupable de cet acte. C’est peut être aussi une caractéristique du milieu urbain dans lequel des séances de sensibilisation ont déjà eu lieu sur l’interdiction de la défécation à l’air libre (DAL).

  1. Quelles sont les différences entre l’ATPC rural et urbain?

La différence ici c’est qu’il n’y a pas l’homogénéité de la population que retrouve dans les villages. Particulièrement Enagnon est un quartier qui regroupe des populations venant des quatre coins du Benin avec un fort taux de population venant des pays de la sous-région. Dans ce contexte, l’ATPC est plus difficile,

L’autre différence c’est la difficulté à mobiliser l’essentiel la population à une heure précise de la journée. Dans les villages l’autorité des chefs de village est plus forte qu’en ville.

  1. En plus, pourras-tu expliquer la différence de méthodologie ou approche?

Dans le cas d’hier nous n’avons pas fait la marche de la honte peut-être parce que nous étions loin du principal lieu de défécation. Par ailleurs, la fin de la DAL n’entraine pas nécessairement construction de latrines par les participants. La question a été posée en termes d’amélioration à apporter aux latrines publiques pour encourager les populations à les utiliser étant donné qu’elles reprochent à ses latrines de dégager beaucoup d’odeur. Le comité qui a été mis en place a été chargé de rencontrer les gestionnaires de ces latrines. Certaines personnes ont attiré l’attention sur la nécessite d’avoir des latrines modernes (sanitaires) car une partie de la population serait prête pour payer pour ce genre de latrine.

  1. Qui a participé du côté du gouvernement?

Du côté du gouvernement nous avons la direction départementale de la santé qui était présente et la séance a par ailleurs été animée par deux techniciens d’hygiène de la DDS.

  1. Penses-tu que cette activité est perennisable?

Oui elle l’est. Il faudra juste un suivi pour les premières rencontres du comité qui a été mis en place à la suite du déclenchement. A court terme le suivi de la fonctionnalité du comité mis en place devra être fait par ABMS et à moyen et long termes par la DDS. La présence du chef quartier est me semble-t-il, un gage de pérennité.

  1. Que faut-il faire pour l’améliorer?

Pour améliorer cette activité, il faut mobiliser un plus grand nombre de personne autour du sujet de l’arrêt de la DAL. Le quartier étant vaste, il faut répliquer l’action à d’autres zones du quartier afin de faire un courant de déclenchement. Je pense que c’est la clé du succès de l’ATPC en milieu périurbain.

 

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